Cayenne sommeillait en cette nuit du 3 août 1888, quand la ville fut soudainement éveillée vers 3 heures du matin au “cri au feu“ ! Un violent incendie s’était en effet déclaré au niveau de la glacière, l’usine de glace située rue Christophe COLOMB à l’arrière du bâtiment de la banque de la Guyane (actuellement BNP PARIBAS). Aussitôt ce fut l’émoi causé par le feu qui se répandait de rue en rue. Les badauds attirés s’amusaient alentour. Tandis que les bonnes volontés s’organisaient pour lutter contre le sinistre, le tocsin mêlait sa sonore vibration au tumulte. Si bien que la cloche qui sonnait ainsi l’alarme, située dans le fortin du CEPEROU sonna si fort et si longtemps qu’elle se fêla. Cette cloche est encore actuellement exposée au musée Franconie de CAYENNE. Quand le jour se lève, la lutte contre le feu s’intensifia d’autant plus que le sinistre devenait démesuré et d’une rare violence. Ce qui s’expliquait du fait que tout le quartier ou sévissait le feu était occupé par des entrepôts de matières volatiles et facilement inflammables : Alcools, pétrole, huiles graisses etc.… un autre facteur aggravant était constitué par le vent tournant qui attisait l’incendie et le propageait de façon imprévisible. Malgré les efforts conjugués de tous les volontaires civils les bagnards furent appelés à la rescousse, le feu parcourait bientôt toutes les rues du quartier qui furent toutes enfouies sous les ruines des immeubles riverains.
Les autorités, le maire, les conseils généraux, impuissants malgré leur désir de bien faire, voyaient cette catastrophe d’un œil atterré. Pour l’anecdote disons que certains bagnards profitant de la pagaille qui régnait dans cette lutte contre le feu, pour se faire la belle. Les volontaires qui luttaient contre. Ce feu dévastateur avait de biens faibles moyens à leur disposition. De l’eau courante insuffisante pour leur faciliter la besogne, c’était avec des seaux des bidons et même des bassines qu’ils essayaient de circonvenir le brasier. Inutile de dire que le feu continuait de progresser. Les heures passaient, les jours eux-mêmes se succédant. Vers le 11 août 1888 cependant, l’ardeur du brasier s’apaisa. Pour récapituler : l’incendie de Cayenne d’août 1888 avait duré une bonne semaine. Exactement du 4 au 11 août 1888. Les dommages causés furent très importants : un nombre incalculable de marchandise détruit dans les entrepôts. Des rues de ce quartier avaient complètement disparu. La rue des Soupirs, la rue du Commerce, la rue des Enfers, ces rues alors disparues ont été redessinées et son devenues, rue du docteur Ste Rose, rue MAISSIN- départ de la rue Christophe Colomb rue Portal, rue MENTEL, rue Louis Blanc. Il y a eu également lieu de déplorer la destruction du musée de CAYENNE de l’époque, située rue Louis BLANC, dont certaines œuvres épargnées ont été préservées et installées par la suite au musée FRANCONIE qui s’ouvrit au public après son inauguration qui eut lieu le 15 octobre 1901 à l’occasion de fête de CAYENNE c’est à la suite de ce mémorable incendie d’août 1888 que fut constitué le corps des sapeurs pompiers de Cayenne en octobre 1888.