Etres fabuleux et génies de Guyane

Le MASKILILI, terreur des petits guyanais  appartient au monde de la nuit et de la forêt. On lui prête la faculté de se déplacer,  émet un sifflement caractéristique par intervalles. Sa particularité est d’avoir les pieds retournés à l’envers, si bien que si on s’aventure à le suivre, fatalement il vous égarera. Il circule dans l’obscurité et bien sûr demeure constamment invisible. Il est dit encore qu’il peut enlever les petits enfants qui ne sont  pas sages. La nourriture préférée du MASKILILI c’est le piment et le café, qu’il vient picorer durant la nuit. Le MASKILILI est invisible même si on l’entend souvent rôder autour des habitations.

MAN MAN DI LO, c’est la sirène de nos rivières. La légende dit que c’est une femme d’une grande beauté, dotée d’une queue en guise de jambes. Le plus souvent on l’imagine assise sur un rocher dans le courant d’une rivière, occupée à coiffer sa longue chevelure avec un peigne d’or. Tout en  coiffant ses longs cheveux, la femme-poisson chante d’une voix, si ensorceleuse et envoûtante que tous les hommes qui l’entendent en sont charmés et attirés par le sortilège de sa voix. Ceux qui naviguent sur l’eau en entendant cette voix deviennent fous et leur bateau sans contrôle se fracasse sur les rochers, d’où la réputation de femme séductrice et dangereuse que l’on appelle sirène.

Le MET- BWA. C’est en effet toujours effrayant de s’aventurer en forêt. Il y règne une atmosphère glauque et pas du tout rassurante. Le moindre bruit, le craquement d’une branche, le cri des animaux, ou tout simplement le vent qui souffle entre les arbres. Crée une ambiance de mystère et sortilège. C’est de là qu’est né le mystère du MET BWA, esprit malfaisant qui règne en roi sur le monde de la forêt. Pour ne pas éveiller le courroux du MET-BWA Il est recommandé de ne jamais siffler en forêt de peur de s’attirer la colère du maitre des lieux, le MET-BWA.

Le BACLOU c’est un être fabuleux, un génie. Comparable au génie de la lampe d’ALADIN dans le conte des Milles et Une nuit. Il suffisait à ALADIN de frotter sa lampe pour qu’apparaisse le génie, toujours prêt à satisfaire ses moindres désirs et à combler tous ses besoins les plus fous. Le BACLOU, lui, quand vous l’invoquez, répond aussitôt à votre appel et se met à votre entière disposition. Capable de vous donner succès et fortune et de favoriser toutes vos entreprises mais … puisqu’il y a toujours un mais vous devez faire tout que vous demande votre gentil BACLOU, autrement il n’est plus du tout aimable, capable qu’il est dans ce cas de vous battre jusqu’à ce que mort s’en suive. Le BACLOU est décrit comme un être petit de taille, il n’en est pas moins redoutable et doué d’une force phénoménale. Il peut faire autant de mal que de bien pourvu que ses conditions soient respectées. Autrement dit c’est lui qui reste maître du jeu. Il n’est pas sur, en effet, de voir une personne au sommet de la fortune qui un beau jour meurt ou disparait simplement du jour au lendemain d’une façon mystérieuse. Souvent dans ce cas là on évoque l’intervention d’un BACLOU DIABLESSE et CHOUVAL TRWA PAT. Pour parler d’une DIABLESSE maléfique, je pensais à l’anecdote de ce carnavalier, qui au sortir d’un bal paré masqué qui se tenait à l’époque au petit MANACO, dancing situé à la périphérie de l’agglomération cayennaise, à cinq heures du matin, quand il faisait encore nuit. L’homme s’en retournant chez lui par la route de BADUEL, à MONTJOLY voit devant lui un beau TOULOULOU. Il presse le pas, la rejoint pour faire route avec elle. La conversation est galante et même coquine. Les deux marcheurs progressant en parlant et en devisant agréablement quand ils arrivent au carrefour de SUZINI, le cavalier s’aperçoit qu’il n’entend plus le son régulier des deux escarpins de la dame, mais trois sons. C’est alors qu’il se rend compte que sa compagne de marche, en réalité s’est muée en CHOUVAL TRWA PAT, donc qu’elle n’a plus deux pieds mais trois pattes et n’est plus une femme mais un cheval. Aussitôt l’homme averti avant toute réaction du génie, ôte sa veste en vitesse et la retourne  pour la remettre donc à l’envers. La diablesse aussitôt disparut et s’évaporant littéralement. Ce qui montre que cette femme DIABLESSE était bien un être diabolique.

Le CHOUVAL TRWA PAT, se présente lui aussi comme un phénomène démoniaque. Et de ce fait très efficace pour inviter les enfants à être sages. Le soir, à la veillée, quand les petits doivent aller au lit, S’ils traînent les pieds on peut les menacer en disant : CHOUVAL TRWA PAT A KE VIN PRAN TÖT. Il faut dire que les enfants ont une peur bleue de ces génies de la nuit.

LE LOUP GAROU, ce nom vient en droite ligne de la campagne française, mais signifie bien des nuits d’effort pour nombre de jeune guyanais. La croyance populaire veut que cet être mystérieux se manifeste les nuits de pleine lune. La clarté laiteuse nocturne de ces nuits exacerbant l’imagination des enfants faisait courir des frissons le long de leur échine et alimentait l’imagination fertile de ces jeunes personnes qui aiment tous se faire peur. Le moindre bruit prenant des proportions énormes, voilà réunis tous les ingrédients pour des nuits de cauchemars.