Dans les années 1950-1960 la fête annuelle de la ville représentait pour les Cayennais de l’époque un très important et mémorable événement, à la fois festif et incontournable. La date du 15 Octobre de chaque année était marquée d’une pierre blanche.
Dès la fin du mois de septembre le programme des festivités était publié et placardé sur les murs de la ville et les plateaux électriques à chaque coin de rues, dans toute l’agglomération.
Traditionnellement cela débutait dur la place de l’esplanade, par la vente aux enchères des emplacements et des baraques, qui à ce stade étaient toutes semblables. Restait aux acquéreurs le soin de les personnaliser en les décorant en vue du prestigieux concours de baraques qui avait lieu à l’occasion de cette grande manifestation. Au début du mois d’Octobre, la place des palmistes était décorée et la nuit venue les promeneurs déambulaient dans les illuminations qui scintillaient et donnaient de la joie par l’éclat chatoyant de leurs lumières.
Peu à peu l’ambiance montait, soir après soir la foule se faisait plus dense. Soir après soir on sentait la population gagnée par une euphorie bon enfant et exubérante.
Les sportifs se défiaient à cette occasion dans les stades et les plans d’eau, où la ville dotait largement ses champions, dans des disciplines comme le Football, le cyclisme et la natation. Et Oui ! Pour La natation les jeunes gens des communes, habitués à évoluer dans les fleuves et rivières rivalisaient de dynamisme et de tonicité. En ces temps Cayenne ne disposant pas de piscines, la compétition finale, la plus importante avait lieu dans le Canal LAUSSAT. Au départ du pont CUGNOT pour arriver au pont DIAMANT, autrement dit entre les ponts rue MALOUET et François ARAGO. Pour assister à cette confrontation le public s’amassait sur les ponts et les berges du Canal.
Une autre attraction avait également un succès sans faille auprès des connaisseurs, c’était le Tir au Ballon- canard, qui se déroulait soit au Vieux Port, soit aux Amandiers. De la berge, les tireurs devaient toucher des ballons de baudruches placés au large à une certaine distance, le tireur qui faisait mouche le plus grand nombre de fois avec un minimum de balles remportait un canard.
On pouvait encore se réjouir d’un spectacle rare celui du GYMKANA qui se produisait sur un circuit tracé sur la place même, où les conducteurs de motos ou de voitures testaient leur dextérité et leurs réflexes.
L’animation grandissait sur la place, soir après soir, tandis que s’approchait la date tant attendue du 15 Octobre. En attendant dès la dernière semaine, la place devenait le lieu, de loin, le plus animé de Cayenne.