Lexique sur le carnaval de Guyane

Le roi Vaval : Figure mythique, c’est le roi du carnaval. Il est intronisé au début de cette période festive et meurt le mercredi des Cendres. Chaque année il revêt l’aspect d’un personnage différent, et  peut même être un objet.

Le touloulou : Le plus célèbre des personnages, c’est une dame habillée de manière élégante de la tête aux pieds. Elle porte un jupon, une cagoule, un masque et des longs gants, afin que l’on ne voie pas un centimètre de peau. Le but est que la femme se déguisant en touloulou ne soit pas reconnue. Elle défile dans la rue mais elle participe aussi aux bals masqués. Elle représente les femmes bourgeoises des XVIIIe et XIXe siècles. Il existe une version pour les hommes, le tololo.

Les nèg’marrons (noirs marron) : Ce sont des groupes de personnes vêtues d’un kalimbé et enduits d’huile et de suie. Ils ont également une graine d’awara dans la bouche. Ils cherchent à s’essuyer contre les passants en les aspergeant de noir. Ils représentent des esclaves fugitifs, appelés marron.

Zombi baréyo (zombis enchainés) : C’est un personnage issu des légendes créoles. C’est un mort vivant ou mort qui marche que l’on trouve au pied des fromagers (très grands arbres guyanais). Les zombis bayéro défilent en bandes et respectent les mêmes règles. Ils sont vêtus de blanc avec une ceinture rouge. Leur tête est dissimulée sous une cagoule blanche triangulaire ressemblant à une tête de chat. Pendant le carnaval ils circulent en bandes avec une corde dans laquelle ils emprisonnent les spectateurs tout en sifflant et faisant la ronde.

Le Jéfarin (le jet farine) : Ce costume est tout blanc. Il est constitué d’un pantalon, une chemise, un chapeau pointu et un masque. Il rappelle à tous un métier traditionnel : le boulanger. La tradition veut que les enfants jouent avec lui, et en réponse le jéfarin les enfarine.

Le Soussouris (la chauve-souris) : C’est un personnage vêtu d’un juste-au-corps ailé de la tête aux pieds, généralement noir ou bicolore. Plutôt maléfique et réputée pour son comportement de vampire, elle poursuit les passants dans la rue et les « pique ».

Le Diabrouj (le diable rouge) : C’est un diable vêtu de rouge et de noir. On le voit dans les rues pendant le mardi gras.

Les Grosses Têtes: Phénomène assez nouveau, ils illustrent la lutte du  Carnaval « moderne » contre le Carnaval  « traditionnel ». Elles représentent des personnages connus tels qu’un président ou bien un artiste connu.

Les Coupeurs de Cannes : Vêtu d’un pantalon, torse nu, nu pieds et armé d’un coutelas, ce personnage représente tous les coupeurs de cannes de la Guyane.
Djad dan bwet (diable dans la boite) : Ce sont des hommes qui se déguisent en vieilles femmes très laides. Ils tiennent une boîte et les curieux payent pour voir ce qu’ils y cachent.
Touloulous sales: Ils ne font partis d’aucun groupe. Ils sont seuls ou en petits groupes et s’habillent dans un style qui leur est propre, souvent ce sont des hommes qui se déguisent en pin-up et autres drag-queen. Ils sont très appréciés car ils sont souvent très originaux et ils ont un humour cocasse.

Le Karolin (le carolin) : C’est un drôle de personnage 2 en 1, puisque c’est un bonhomme vêtu d’une queue de pie et d’un chapeau accroché sur le dos d’une mégère.

Lanmo (la mort) : Il symbolise les âmes des morts qui errent sur terre, il défile dans une tenue blanche sur laquelle est peint un squelette. Il entoure les spectateurs dans sa cape blanche tout en dansant.

Le bobi : Son costume est fait de tissu de sac beige (sac de pomme de terre ou de sucre) qui lui donne une démarche lourde et lente. Il représente tantôt un ours lorsqu’il est accompagné d’un joueur de flûte et de son dompteur « montreur d’ours », tantôt un éléphant lorsqu’il est affublé d’une trompe, ou bien les deux. Cet animal hybride, danse et se roule sur le sol à la demande, s’il refuse il est roué de coups.

Les balayeuses : Coiffées d’un foulard et vêtues d’une robe généralement bleue. Elles balayent les rues avec leur balais coco, balais créole symbole conventionnel du nettoyage, de la purification. Les balayeuses font partie intégrante du Carnaval, car elles rappellent les bons usages dans les familles guyanaises.

Le vidé : Vidé vient de l’expression : vider la salle de bal. Concept qui consiste à la foule de venir dès l’aube, après les soirs de bal, suivre des orchestres endiablés juchés sur des camions jusqu’à l’épuisement.

Soupe Créole : C’est une spécialité guyanaise que l’on mange souvent le lendemain des bals costumés. Elle est composée de légumes (navets, carottes, céleri, poireaux, pomme de terre, giraumon), d’un pied de bœuf, de poitrine fumée et de vermicelle.

Les Dancings « Les Universités » : ils s’organisent des bals masqués durant lesquels les hommes viennent danser avec les touloulous. Les soirées ont lieu les vendredis et samedis soir. Cette tradition est propre à la Guyane, elle n’existe nulle part ailleurs. Lors de ces soirées, les femmes se déguisent et prennent le rôle des touloulous (ce sont elles qui invitent les hommes non déguisées à danser). Ces soirées sont de plus en plus populaires et ont lieu plusieurs fois pendant le carnaval.Les danses du carnaval sont la mazurka, la biguine et le pikédjouk. Seules les touloulous ont le droit de danser, si une femme non déguisée danse, l’orchestre s’arrête. En Guyane, les deux Dancings principaux sont :
•    Polina à Matoury
•    Soleil Levant (Chez Nana) à Cayenne
Mais il en existe d’autre tel que Kalinana à Matoury, la Matado à Kourou, le Grand Blanc à Macouria.

Le carnaval de rue : Tous les dimanches après-midi, ont lieu les défilés dans les rues de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni. Des groupes déguisés selon la thématique de l’année, y défilent autour de chars décorés, au rythme des percussions et des cuivres. La préparation des groupes dure des mois avant le carnaval. Les groupes défilent devant des milliers de spectateurs qui se massent sur les trottoirs et les gradins aménagés pour l’occasion.
Des groupes brésiliens sont également appréciés pour leurs rythmes et leurs costumes affriolants. La communauté asiatique de Guyane participe également aux défilés en apportant sa touche caractéristique ; les dragons et les autres communautés profitent aussi de l’occasion pour nous présenter leurs richesses : haïtienne, péruvienne, colombienne et dominicaine.