Epidémie, stop au Chikungunya

Aedes AegyptiLes moustiques “Aedes“, vecteurs de transmission du virus poursuivent leur percée. La Propagation du virus aurait tendance à s’étendre modérément chez nous, mais nous devons continuer à rester vigilants. Car malgré les moyens mis en œuvre la circulation virale s’intensifie et de nouveaux foyers émergeant ont été constatés sur le département, y compris à Cayenne, qui est la commune la plus touchée actuellement.

Dès l’apparition des premiers symptômes qui sont, une fièvre élevée et des douleurs articulaires intenses, il est impératif de consulter son médecin traitant. Il faut en outre impérativement prendre des  mesures appropriées pour éviter de se faire piquer par des moustiques qui pourraient ensuite transmettre la maladie à son entourage. Détruisez les gites larvaires présents à votre domicile et dans votre environnement, tels que vases, gouttières, pneus, déchets,…et éviter leur réapparition.  

Vous trouverez au bas de la page en téléchargement les fiches conseils et recommandations importantes.

Nous sommes dans une situation épidémiologique qui correspond à la phase 2b du Psage (Programme de Surveillance, d’alerte et de gestion d’émergence du virus Chikungunya). En des termes plus explicites, une transmission autochtone modérée avec foyers épidémiques et chaînes de transmission localisées. Depuis le 24 décembre 2013, date à laquelle avait été confirmé le premier cas autochtone, au 12 juin 2014, 318 cas de chikungunya ont été recensés sur l’ensemble de la Guyane, avec une forte augmentation du nombre de cas depuis le mois d’avril. Des chiffres peu rassurants qui positionnent le département dans une phase de transmission modérée du virus aux contraire des Antilles actuellement en pleine phase épidémique.

Un comité d’experts s’était réunit le vendredi 23 mai au siège de l’Agence régionale de la santé (ARS) à Cayenne afin d’évaluer la situation de l’épidémie de chikungunya dans notre département, composé de scientifiques virologues, affectiologues et épidémiologistes, de l’ARS et d’autres partenaires comme les forces armées en Guyane (Fag).

La cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) Antilles-Guyane avait déjà observé depuis fin avril une nette augmentation du nombre de cas probables et confirmés, dont 100 nouveaux notamment recensés en seulement 20 jours. À la date du 18 mai, 176 cas avaient été diagnostiqués sur la Guyane, avec 70% de cas autochtones dont (53%) sur la ville de Cayenne, où trois nouveaux foyers de transmission avaient été identifiés. Des cas autochtones ont également été relevés à Matoury, Macouria, Rémire-Montjoly, Roura et Saint-Laurent.

Historique et risque de propagation de l’épidémie

Premiers cas à Saint-Martin. Deux cas autochtones d’infection par le virus du Chikungunya avaient été confirmés dans l’île de Saint-Martin le 06 décembre 2013, après les premiers cas suspects signalés dans le quartier d’Oyster Pond. Des résultats qui avaient conduit les autorités sanitaires à déclarer un début d’épidémie à Saint Martin et à activer la phase 3 du Psage chikungunya le jour même. Depuis, la situation s’est améliorée et l’île a été repositionnée en situation de transmission modérée le 30 avril 2014.

Le virus s’est depuis propagé en Martinique, Guadeloupe, Saint-Barthélemy ainsi que sur notre département, avec une expansion plus ou moins importante suivant les régions. En Martinique l’intensification de la circulation virale a conduit les autorités sanitaires à déclarer le département en situation épidémique le 23 janvier 2014. En Guadeloupe la circulation du virus s’étant intensifiée le département a été placé en situation épidémique le 10 avril 2014. En Guyane, les autorités sanitaires ont placé le département en situation de circulation autochtone modérée le 19 février 2014, suite à la découverte d’un foyer de transmission à Kourou.

Dans les Antilles non françaises et en Amérique, le virus du chikungunya est présent dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, dans les îles vierges britanniques, à La Dominique, dans les îles d’Anguilla, de Saint-Kitts & Nevis et de Sainte-Lucie, à la République Dominicaine, dans les îles de Saint-Vincent et les Grenadines, à Antigua et Barbuda, en Haiti, au Guyana et à Porto Rico. Le virus a également été identifié chez des touristes revenant des caraibes dans l’île d’Aruba, dans l’état de Floride aux USA et au Panama.

Le risque d’importation du virus du chikungunya en Europe et en France en particulier est très élevé, compte tenu des flux de circulation entre le continent et les Antilles.

Derniers bulletins épidémiologiques au 30 mai 2014 de l’Institut de Veille Sanitaire

Département – COM

Cas Suspects

Cas confirmés

Décès

Dernière MAJ

Guadeloupe

23.100

1

30/05/2014

Guyane Française

222

30/05/2014

Martinique

29.200

9

30/05/2014

Saint-Barthélemy

520

30/05/2014

Saint-Martin (FR)

3.320

3

30/05/2014

 

Au 30 mai 2014, la tendance générale était à la stagnation à Saint-Barthélémy et à Saint-Martin. L’épidémie se poursuit à un rythme régulier en Guyane et en Martinique et continue de s’intensifier en Guadeloupe.  La Martinique et la Guadeloupe restent placées en phase 3a (épidémie avérée) du Psage en raison de l’intensification de la transmission virale. La Guyane reste placée en phase 2  du psage chikungunya (transmission locale modérée)

La situation s’étend aux autres îles des Antilles-Caraïbes, ainsi qu’en Amérique centrale, du nord et du sud avec Porto Rico qui est le nouveau pays de la zone des caraïbes à déclarer officiellement  des cas de chikungunya sur son territoire. Le Guyana, l’Etat de Floride, le Venezuela, le Honduras, semblent également touchés.
La situation de 2014 est beaucoup plus préoccupante que celle de 2006, car un continent entier est sous la menace du virus, du fait de la présence des moustiques vecteurs, “Aedes Albopictus“ et “Aedes Aegypti“ sur l’ensemble des pays d’Amérique.

La coupe du monde 2014 au Brésil risque d’être un facteur supplémentaire de propagation du virus à l’ensemble de la planète, si l’épidémie atteignait ce pays.

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